Le tatouage et les modes

       Dans les pays occidentaux jusqu'à la fin du XXème siècle le tatouage attise la curiosité des foules, mais il n’est jamais vraiment accepté. Il accentue, au contraire, l'image de la marginalité. Dans les années 60, le tatouage est utilisé dans des sous cultures telles que les "Bikers" (groupes de motards),  les "Mods" (groupes pronant la vie festive "Way of life") ou les rockers (groupes marquant leur appartenance à la culture Rock'n Roll) pour affirmer leur retrait vis à vis de la société.

     

        Dans les années 70, plus qu’une mode, les cultures "Skinhead" et "Punk" reprendront de manières spectaculaires la mauvaise réputation du tatouage afin d’affirmer claigallowsrement leur contestation sociale. Ils retireront alors de l’ombre le tatouage et l’afficheront, surtout chez les punks,  dans les lieux publics. Ils montreront ainsi  qu’ils assument totalement  leur style. La culture punk abuse des tatouages, des piercings, scarifications et autres modifications corporelles pour choquer et  provoquer. Le corps recouvert de tatouages divers, ils reprennent notamment le «mort aux vaches», trois points en triangle, ou le "marche ou crève", tradition déjà présente dans les tranchées de la première guerre mondiale. Ils exploitent le tatouge pour exprimer leur mépris de la société et leur dissidence.

   

 

        Chez les skinheads contrairement aux préjugés véhiculés par la société c’est l’antifascisme qui alimente ce mouvement. C'est un mouvement multiculturel, multiracial et apolitique, affirmant son appartenance au prolétariat en s'inspirant de la classe ouvrière. Il s'agit donc bien à la base d'un mouvement prolétaire et antiraciste ayant pour but l'émancipation par la fraternité et la solidarité. Le crâne rasé, polo légué par les mods, bretelles, Dr Martens, Shelleys ou autres rangers, il véhicule aussi la marginalité et use du tatouage…

 

skin_look4.jpg

  Sur son épaule l’emblème de la SHARP «Skinheads Against Racial Préjudice»

 

Flowers power !

Leur manière de s’habiller, de vivre ne laisse personne indifférent. En chemise à fleurs Hippy_Ladies.jpgcolorées, jean taille basse et pattes d'éléphant, collier affichant le sigle célèbre de la paix et de l'amour autour du cou, les hyppies contribuent à un renouveau du tatouage dans les années 70 en même temps que les punks. Ils s'adonnent volontiers à des séances de "body paint" et se tatouent dans un but personnel de séduction. Les tatouages hippies miment le rapprochement sexuel, l’érotisme et l’alliance avec le monde par des figures très psychédéliques. Leurs motifs préférés sont les fleurs, les astres et des mots de paix, d’amour et de liberté. Ils luttent activement politiquement et notamment contre la guerre du Vietnam. 

 

La liberté est présente sur les routes américaines avec les célèbres bikers. Né à la fin des biker.jpgannées 40, début des années 1950, le mouvement "biker" regroupait à l'origine quelques "rebels" ayant choisi la moto comme moyen de transport pour exprimer leur indépendance et leur volonté de sortir du rang. Cette image de bad boys qu'ils traînaient derrière eux n'était pas usurpée car il s'agissait le plus souvent  de véritables bandes aimant entre autre, l'alcool et les bagarres. Ils se tatouaient sur le corps des symboles de liberté, des animaux, des paysages, des indiens, des pin-ups mais aussi l’emblème et le nom de leur gang avec lequel ils roulaient.

 

 

 

Aujourd’hui même si ces sous cultures existent toujours, on peut parler d’un «mixe de culture» et le tatouage est pratiqué plus dans une optique d’affirmation de soi. Tout le monde peut être tatoué sans forcément prétendre appartenir à une culture ou un style particulier. Le tatouage aujourd’hui est de plus en plus un effet de mode.  Il existe des festivals de tatouage comme il existe des "bikershow", où les meilleurs tatoueurs se retrouvent pour partager leur style de dessins et leur parcours. Lors d’une interview pour un célèbre magazine une tatoueuse réplique lorsqu’on lui demande  ce qu’elle pense des phénomènes de mode:

«un tatouage n’est pas un accessoire de mode… les modes passent le tatouage reste !... comme par exemple la larme tatouée au coin de l’œil, chère aux prisonniers, demandées par de très jeunes gens qui n’ont aucune idée de sa signification... Mes amis californiens et anciens prisonniers sont révoltés de voir des jeunes gens porter ce tatouage sans jamais avoir fait de prison ou sans s’être informés un minimum sur  sa signification... c’est un vrai manque de respect envers une véritable marque d'appartenance.»

 

 

700507337 small

 Le fait, pour un prisonnier, de se faire tatouer une larme à l’œil signifie l'accomplissement  d'un acte de vengeance d’un camarade ou d’un membre de la famille par le crime.

   

 

 

 

           Le tatouage est aussi utilisé dans le monde de la mode où des mannequins peuvent être très tatoués. Dans un autre numéro du même magazine, une modèle photo est interviewée. On lui demande quels sont les liens entre son travail de modèle et les tatouages. Celle-ci répond qu’il ya deux extrêmes, à savoir, qu’être très tatoué pouvait empêcher une carrière et que ne pas l’être, qu’il n’était pas la peine d’en espérer une. Pour se démarquer alors qu’elles sont toutes uniformisées, les mannequins du monde entier ont trouvé la parade : le tatouage. De la discrète étoile sur le poignet aux multiples tatouages plus ou moins bien cachés, les tops modèles affirment malgré tout une personnalité. Des grands couturiers se servent des tatouages pour leurs défilés. Ils sont cependant temporaires et laissent la possibilité des extrêmes. A Paris, c'est le couturier Jean-Paul Gaultier qui appuie le look streetwear et hip-hop de sa collection avec des tatouages en maquillage. Il marque leur nom sur leur visage ou leur corps. 

 

 

 

  115760-mannequin-nom-tatoue-coup-pour.jpg

 

 

    Photo de gauche, "Mégan Massacre" model photo tattooart (vrais tatouages)

 

  5020987476_47dbaebe81.jpg

 

 

 

 

 

 

             Photo de droite top model (faux tatouage)

 

               défilé Jean-Paul Gaultier

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :