La professionnalisation du tatouage

Les premières formes de professionnalisation du tatouage furent recensées en 1804 chez les insulaires à l'adresse des marins. En France, dans les années 1980, on comptait environ une dizaine d’artisans tatoueurs de profession. Aujourd’hui, l’art du tatouage est pratiqué par plus de deux milles professionnels et les studios de tatouage continuent de pousser comme des champignons. Le tatouage est devenu une branche professionnelle à part entière et c’est pourquoi la création d’un syndicat pour défendre ces artistes a été nécessaire. En 2003 est créé le SNAT, le premier syndicat national des artistes tatoueurs en France. Deux figures bien connues du tatouage français sont à l'initiative de ce projet : Tin-tin tatoueur à Paris et Rémy tatoueur à Etampes. Ils ont un double objectif très ambitieux à savoir celui de regrouper des tatoueurs ayant pour but la défense et la reconnaissance du tatouage artistique et créatif en France, et faire reconnaître le tatoueur créatif comme un artiste à part entière auprès de l'Etat et du Fisc. En effet, le tatoueur français a la réputation d'être quelque peu individualiste. C'est pourtant cette dispersion qui l'empêche d'être entendu par les pouvoirs publics, malgré des revendications qui datent de plus de 20 ans. Pourtant, et bien que suivi à ce jour par à peine 400 membres, le SNAT a mené des actions qui profitent aujourd'hui à tous les tatoueurs français.

Le SNAT a lutté contre un projet de règles sanitaires inadaptées qui risquaient de signer la mort de nombreux studios et la renaissance d'activités clandestines. De plus le SNAT lutte pour la diminution des taxes qui pèsent sur les tatoueurs. En effet, considérés comme de simples prestataires de service par l’Etat, ils doivent payer de lourdes charges et notamment une TVA à 19,6%.

Le tatouage clandestin est très dangereux car il expose le client à des risques de virus comme les hépatites B et C et à tous types d’infections. De plus ces tatoueurs clandestins fragilisent la profession mettant en défaut les efforts du SNAT et du Ministère de la santé qui ont obligé chaque tatoueur pratiquant  à suivre une formation sanitaire pour l'hygiène. Les professionnels ayant investi de lourdes sommes pour réaliser des travaux de mise aux normes de leur studio et s'exposant à des contrôles sanitaires ne peuvent accepter cette situation.

Comme chez les boxeurs, les tatoueurs sont à la recherche du «poulain» qui vaut le coup. En effet les tatoueurs sont amenés un jour à transmettre leurs savoirs et leurs compétences. Aujourd’hui il y a de nombreuses écoles qui proposent des formations pour devenir tatoueur mais la plupart du temps choisir ce parcours est voué à l'échec. C’est le talent du tatoueur et sa créativité qui forge sa renommée et sa place dans le monde du tatouage. Suivre une formation "adultocentrique", relation maitre-élève, avec un tatoueur reconnu est un succès garanti pour la suite de son parcours.

 

Interwiew de "Ti-Raf" sur son cursus (Extrait d'interview de "tattoopassion") :

 

Comment as-tu débuté le tatouage ?


" Passionné de tattoo depuis l'âge de 12 ans, je me suis fait piquer à 18 ans par Vincent de Colmar, et j'ai été pris de passion par ce métier... Je lui ai demandé de me former, mais il a d'abord refusé, parce que je manquais un peu de maturité... Un an et demi plus tard, il m'a demandé si j'avais toujours envie d'apprendre le métier et j'ai débuté ma formation ! "

 

 

 

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